Médecine esthétique, injections, peeling, laser : faut-il le dire ou pas ?
Il n’est pas évident de confier à ses proches qu’on y a eu recours. Faut-il parler de ses séances de médecine esthétique ou mieux vaut-il garder ça secret ? Les avis divergent mais globalement, l’esthétique médicale est beaucoup plus assumée en France qu’il y 10 ans. Que dire et comment ? Le Dr Fraissinet, Dermatologue, vous livre ses astuces.
Médecine esthétique : on avoue ou non ?
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à cette question. Cela dépend des patients et de leurs aspirations. S’il y a quelques années la tendance était au déni et à la culture du secret, les français ont de plus en plus tendance à « avouer » avoir consulté un DERMATOLOGUE esthétique et pallier quelques défauts.
Ce qui a surement fait bouger les choses, c’est sans doute l’évolution des mentalités. Les personnalités publiques et les influenceurs ne se cachent désormais plus et partagent même les images de leurs séances de médecine esthétique sur leurs réseaux sociaux. Que ce soient les injections d’acide hyaluronique, botox, peelings ou des lasers, tout se montre surtout chez les jeunes.
Les françaises friandes du “100% naturel”
Le paradoxe en France réside dans le fait que les patientes insistent pour que ce qu’elles font ne se voit pas. En fait, les françaises ont envie que leur entourage leur trouve bonne mine sans détecter quelle en est la raison. Contrairement à des pays comme le Brésil, la tendance n’est pas au voyeurisme mais à l’atténuation des petits défauts.
Les françaises ne veulent pas surtout pas d’un visage « trafiqué », de seins trop volumineux ou de lèvres surgonflées. La médecine esthétique doit offrir des résultats naturels et discrets.
Garder son petit jardin secret, une possibilité!
Certaines femmes reconnaissent ne pas dire à leur conjoint qu’elles s’offrent des injections d’acide hyaluronique ou de Botox dans l’année, non pas parce qu’elles ont honte de ce qu’elles font mais parce que cela fait partie de leur jardin secret. Il faut savoir préserver son territoire psychique.
Par ailleurs, tout dépend également du traitement dont vous faites l’objet. Le BOTOX reste par exemple assez complexe à révéler. Les proches et l’entourage ont en effet toujours en tête le côté « superficiel et figé » des années 2000 lorsque les célébrités américaines en abusaient.
L’ACIDE HYALURONIQUE est souvent mieux accepté que le Botox car il s’agit d’une molécule 100% naturelle et biodégradable. On parle tout de même difficilement de ces injections car elles sont toujours associées aux becs de canard ou aux pommettes démesurées de certaines actrices.
L’utilisation de technologies laser dans le traitement des taches est quant à elle beaucoup moins « tabou ». Pour cause : ces taches sont considérées comme des pathologies à traiter pour être en bonne santé, un peu comme les grains de beauté que l’on enlève au besoin. Les séances d’épilation au laser sont de leur côté assez courantes, les patientes le disent donc plus facilement puisque cela relève maintenant de la banalité !
Enfin, Le peeling offre un véritable « effet bonne mine », le tout sans transformer le visage. Les techniques sont même bénéfiques pour la peau et s’apparentent à des soins dans l’esprit des français. Les patients sont de ce fait plus nombreux à en parler autour d’eux.
Face à l’évidence, nier est contre-productif
Le désir de discrétion, bien que tout à fait légitime, n’a plus de sens lorsque les effets du traitement esthétiques sont flagrants. Quand on vous pose la question :
“Tu n’aurais pas fait quelque chose à ton visage ?” , mieux vaut être honnête et avouer. Nier est même contre-productif.
Ce choix reste bien sûr personnel. Certaines réflexions ou avis sur la médecine esthétique peuvent parfois manquer totalement d’empathie. En fonction des remarques et des personnes, vous pouvez décider de qui peut être mis dans la confidence, ou non.
N’oubliez jamais que le principal, c’est de vous plaire ! Nous sommes tous face à la peur irraisonnée du regard de l’autre, mais finalement, le plus grand critique : c’est nous. Si on est en accord avec son image, le silence comme la transparence sont tout à fait légitimes.